Amusons-nous un peu et endossons l’habit du psychanalyste. Fils d’un paysan pupille de la nation devenu directeur de laboratoire au CNRS en psycho-sociologie et par ailleurs très engagé à gauche puisque trotskyste pendant l’Occupation, on peut imaginer que le petit Yves Pagès a grandi dans l’ombre d’une figure paternelle qui laissait peu de place à l’oisiveté. Donc, après de brillantes études, il est devenu pensionnaire de la Villa Médicis, romancier, essayiste, dramaturge, comédien, auteur de fictions radiophoniques, éditeur (les éditions Verticales qu’il codirige avec Jeanne Guyon). Dans Les Chaînes sans fin, Yves Pagès nous livre une réflexion sur notre société qui ne supporte plus le temps mort, qui court après un avatar de mouvement perpétuel comme pour chasser le démon de l’oisiveté. Yves Pagès a accepté notre invitation à faire sa sélection qui ne laisse pas de doute sur ses engagements.